Artiste

Eun Yeoung Lee

Date(s)

du 14 janvier au 16 février 2014

Exposition

Eun Yeoung Lee

Eun Yeoung Lee

Eun Yeoung Lee est née en 1982 à Kyung nam (Busan) South Korea. Après sa formation à la Villa Arson de Nice, elle poursuit son cursus à la HEAD en postgrade au CERCO.

Lorsqu’on pénètre l’univers d’Eun Yeoung Lee, c’est d’abord son aspect onirique qui frappe. Ce monde singulier se révèle à travers un trait asiatique, parfois enfantin, dans ses dessins et peintures. Mais rapidement, un contraste saisissant surgit : une dimension presque vaudou s’empare de son œuvre, semblant la posséder.

Habitée par une mystique teintée de chamanisme, l’artiste donne corps à ses paysages mentaux. Sous une apparente candeur, cette jeune Coréenne dissimule une conscience politique aiguisée. En filigrane de ses œuvres, des messages dénonçant la corruption de son pays natal se glissent subtilement. Pourtant, ces revendications restent presque invisibles aux yeux des non-Coréens.

Chez Eun Yeoung Lee, la médiocrité sacrificielle côtoie des révélations surnaturelles, dévoilant des mondes étranges peuplés d’animaux imaginaires, à la fois loufoques et inquiétants. Symbolisme et fantasmagorie s’y entremêlent. Ses céramiques en sont l’exemple le plus éloquent : elles expriment cette tension entre ordre et imaginaire, entre un besoin d’organiser le monde et l’abandon à des visions fantastiques autonomes.

Ses céramiques blanches de rats morts, transpercées de bougies rouges à la cire sanguinolente, évoquent des mises à mort rituelles ouvrant sur un au-delà magique, oscillant entre féerie et cauchemar. De même, ses pigeons de céramique noire, littéralement écrasés sous son pied, portent l’empreinte cruelle d’une signature mortelle.

Ses installations prennent parfois la forme de chapelles bricolées en carton et en bois de récupération, où trônent des vases en porcelaine célébrant des créatures-esprits. Entre peinture traditionnelle et culture manga, cet orientalisme réinventé accueille aussi des talismans quasi-mexicains, troublant encore davantage la perception d’un pèlerin égaré.

Dans ses tableaux, les pistes se brouillent davantage. Eun Yeoung Lee nous entraîne de l’autre côté d’un miroir déformant, où des créatures hybrides s’entrechoquent, mêlant plusieurs cultures et époques. L’étrangeté devient presque palpable. Des volatiles semblent s’être échappés du Jardin des délices de Jérôme Bosch pour se poser sur une affiche délavée de propagande nord-coréenne, aux côtés d’un éléphant se métamorphosant en lionne.

Dans ces toiles errent des créatures cauchemardesques dont les couches d’aquarelle atténuent l’inquiétude qu’elles inspirent. Elles nous invitent à franchir un seuil : celui des Mondes d’Eun Yeoung Lee, artiste vaudou qui déploie, à travers ses installations, des pièges à rêves éveillés où se croisent vivants et cadavres, esprits et humains, déchets et paysages vierges.

Lieu

Milkshake Agency

Durée

du 14 janvier au 16 février 2014

Artiste(s)

Eun Yeoung Lee

Catégorie

Exposition